Piscine et jardin

Comment faire pour greffer un citronnier ?

Le 18 mars 2022 — 9 minutes de lecture
Greffer un citron

Faire pousser un citronnier avec des graines n’est pas toujours une solution adéquate, surtout si vous souhaitez récolter des fruits assez rapidement. Si vous faites du jardinage dans le but d’avoir rapidement des fruits, il est préférable de privilégier un autre moyen de faire pousser votre agrume : un greffe de citronnier. À part un meilleur rendement, d’autres raisons incitent à faire un greffage. Pour avoir le résultat escompté, il convient de suivre les étapes nécessaires au greffe du citronnier et de bien entretenir l’arbre.

Pourquoi greffer un citronnier ?

Le greffage contribue à l’expansion et à la production de nombreuses cultures, y compris les agrumes. L’opération consiste à implanter une portion de l’arbre : le greffon sur un autre : le porte-greffe qui portera ses racines. Simple et efficace, ce type de démarche présente de nombreux atouts.

Greffer un citronnier permet de le multiplier à l’identique, tout en améliorant sa résistance aux aléas climatiques, aux attaques de parasites et de maladies diverses. Si le semis donne des arbres aux caractères aléatoires, le greffage permet de transmettre tous les caractères de la plante mère.

Conçue pour donner de nombreuses variétés de fruits, cette technique offre la possibilité de les multiplier plus vite. Pour information, le citronnier issu de pépins met au moins 10 ans pour produire ses premiers fruits, tandis que le processus de greffage ne requiert que peu de temps pour donner ses premiers résultats. Certains projets de reforestation basés sur les arbres fruitiers se servent de cette technique pour atteindre leur objectif.

Quand greffer un citronnier ?

Afin d’optimiser la productivité, le greffage de citronnier se fait au début du printemps. Durant cette saison, l’arbre se trouve en excellente condition et son système de défense permet un meilleur résultat. Concrètement, la meilleure période se situe entre les mois de mai et juin, lorsque l’arbre est en sève. Selon la période du greffe, on distingue 2 types de croissance :

  • Le greffe de bourgeon vivant si l’opération a lieu au début de printemps,
  • Et le greffe de bourgeon dormant lorsque vous multipliez les arbres fruitiers en automne.

Les matériels nécessaires pour greffer un citronnier

Pour réaliser un greffe de citronnier, il est préférable de vous munir de quelques outils de jardinage tels que :

  • un couteau de greffage pour faire une l’entaille.
  • Un sécateur de jardinage désinfecté pour tailler les rameaux et les greffons et préparer le porte-greffe,
  • Un ruban de fixation spécial pour maintenir le greffon en place. Si vous optez pour le raphia, il faut le laisser tremper quelques heures dans l’eau tiède pour le rendre souple.
  • Du mastic de greffage à cicatriser pour recouvrir et protéger les plaies des intempéries.

Quel arbre porte-greffe pour le citronnier ?

Pour que le greffage d’un agrume réussisse, il convient de choisir un greffon et un porte-greffe de la même espèce. Le citronnier se greffe sur des pamplemoussiers, des orangers et d’autres agrumes. En fonction du type de sol et du climat, vous pouvez opter pour l’une des espèces suivantes.

Le Citrange Troyer

Avec une résistance au froid estimé à -10 °C, il supporte les sols moyennement humides et résiste à une teneur en calcaire supérieure à celle tolérée par le Poncirus Trifoliata. Ce porte-greffe ne craint pas la gommose parasitaire et forme des associations tolérantes à la Tristeza.

Le Bigaradier ou le Citrus Aurantium

Cette espèce s’adapte aux différents types de sols tels que les calcaires. Il se distingue par sa faible rusticité, sa résistance à la gommose et au Phytophtora. En raison de sa sensibilité au virus de la Tristeza, le bigaradier attire peu d’agriculteurs et de jardiniers.

Le Poncirus Trifoliata

Porte-greffe résistant au froid (– 15 °C), il est idéal en sol neutre et acide.

Le Citrus Volkameriana

Porte-greffe adapté à tout agrume, il dispose d’une rusticité limitée à -7 °C et est idéal en sol calcaire. Cette espèce résiste également à la gommose, au Phytophtora parasitaire, tolère la Tristeza, l’exocortis, la cachexie, mais reste sensible au blight.

Les techniques de greffage de citronnier

La démarche de greffage d’un citronnier se fait de différentes manières selon la taille du porte-greffe et les résultats souhaités.

Le greffe en écusson

Le citronnier peut être reproduit par semis, par bouturage ou par greffe en écusson. Adaptée au mieux aux besoins de cet agrume, cette dernière est la méthode couramment utilisée. La démarche consiste à créer une incision sur le porte-greffe et à coller le greffon à la partie incisée.

Le greffe anglais

À la fois solide et pratique, ce greffage traditionnel convient aux arbres fruitiers greffés aux porte-greffes de la taille d’une pousse. La greffe anglaise consiste à tailler le greffon et le porte-greffe en biseau jusqu’à obtenir une section oblique de 4 cm de longueur environ. Le tout est à ligaturer pour optimiser la qualité des fruits et de l’arbre.

Le greffe par incrustation

Étant complexe, le greffe par incrustation n’est pas très utilisé. La technique consiste à faire une fente de 3 à 4 cm de profondeur au centre de la tige principale du porte-greffe. Il suffit de préparer la base du greffon en la retaillant en biseau pour l’introduire dans cette fente. Pour les arbres fruitiers, la greffe en fente ou par incrustation permet d’augmenter la saveur des fruits.

Les étapes pour greffer un citronnier

Pour réussir cette opération délicate, il convient de suivre ces différentes démarches.

Première étape : préparer et inciser le porte-greffe

Avant de greffer un citronnier, commencez le processus par la préparation du porte-greffe en vous débarrassant des feuilles et des rameaux sur la zone qui accueillera le greffe. Poursuivez la démarche en coupant le greffon et en désinfectant régulièrement la lame du couteau avec de l’alcool.

À l’aide d’un greffoir, taillez le porte-greffe en forme de T. Pour ce faire, pratiquez une incision horizontale d’environ 2 cm, en enfonçant la lame jusqu’à ressentir la résistance du bois. Une fois cette étape effectuée, réalisez une incision verticale d’environ 3 à 4 cm.

Deuxième étape : prélever le greffon en écusson sur un citronnier sain

Avant de procéder à cette étape, il est conseillé de s’assurer que l’arbre sur lequel le citronnier sera greffé soit totalement sain, exempt de maladies ou de ravageurs. Le greffage se fait obligatoirement sur des plantes en sève et en croissance active. Vous avez la possibilité de placer plusieurs greffons en fonction de la taille du porte-greffe.

Procédez au prélèvement de l’écusson en pratiquant 2 incisions horizontales et détachez-le en glissant la lame du greffoir sous l’écorce, de haut en bas. Pensez à couvrir le greffon sur toute la longueur afin d’en assurer l’adhésion avec le porte-greffe. L’humidité et les parasites ne doivent pas y pénétrer.

Troisième étape : insérer le greffon sur le porte-greffe

Une fois placé sur le porte-greffe, le greffon se fixe fermement, avant d’être recouvert de plastique ou d’autres protections au niveau du bourgeon. Pensez également à enduire de mastic à greffer les plaies et les extrémités coupées.

Quatrième étape : l’après-greffage

Cette étape consiste à placer l’arbre greffé sous la lumière, mais à l’abri du rayonnement direct du soleil, sans oublier de l’arroser régulièrement. En général, les premiers signes de la reprise végétative du greffon apparaissent après 2 à 3 semaines. Au-delà de 5 semaines, les premières branches devraient commencer à pousser.

À partir de cette période, pensez à couper les ligatures pour éviter d’étrangler les greffons. Afin de rendre le citronnier résistant, les éventuelles pousses sur le porte-greffe doivent être enlevées. Au bout de 2 mois, le citronnier est prêt à être mis en terre.

Entretenir un citronnier greffé

Pour que le greffe se développe et reste en bonne santé, il est conseillé d’apporter un entretien quotidien. Pour cela, deux procédés restent indispensables.

L’arrosage régulier

Le besoin en eau du citronnier est relativement important lorsqu’il est cultivé en pot. Pour le compenser, pensez à l’arroser dès que la terre semble s’assécher en surface. Si le citronnier ne donne pas de fruit, il est possible qu’il manque d’engrais ou d’un arrosage soigneux. Une sècheresse prolongée provoque la formation précoce de fleurs et un excès d’eau ne convient pas à son développement. L’idéal serait d’observer l’arbre et de maintenir une humidité constante. Lorsque les fruits se forment, il faudra l’arroser régulièrement, même s’ils ont moins de 1 cm.

La fertilisation

Pour bien se développer, le citronnier a besoin d’une fertilisation continue. De mars à septembre, il est conseillé d’apporter à la terre de plantation une dose d’engrais pour agrume à action lente. Ainsi, les nutriments nourrissent l’arbre durant la floraison et la fructification, tout en garantissant un rééquilibrage des besoins de la plante.

La quantité et la régularité dépendront de la taille et du mode de culture de votre citronnier : en pot ou directement sur la terre. Pour récolter de citrons suffisamment juteux, apportez à votre citronnier un engrais pour agrumes ou un engrais « fraisier ».